[Est Républicain]
Eglise Saint-François d'Assise, Vandoeuvre-lès-Nancy [clichés ©H&PB]
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[Est Républicain]
Eglise Saint-François d'Assise, Vandoeuvre-lès-Nancy [clichés ©H&PB]
En France, comme dans de nombreux pays d'Europe occidentale, l'Eglise catholique chante-t-elle son chant du cygne ? Si des paroisses sont encore vivantes, si des chrétiens sont à l'oeuvre, annonçant la beauté de la foi et du message évangélique, il faut bien reconnaître que bon nombre de nos contemporains, pourtant baptisés dans le Christ, estiment qu'ils n'ont plus besoin de l'Eglise pour vivre le mystère de Dieu. La crise est profonde.
A Marseille, en pleine quartier cosmopolite, l'abbé Michel-Marie Zanotti-Sorkine a ressuscité une paroisse moribonde, faute de fidèles. La renaissance est spectaculaire : la foule se presse lors des messes dominicales, les conversions et les retours à la foi sont nombreux. Le dimanche, le peuple de Dieu s'y rassemble, attiré par la qualité et la dignité de la liturgie, et la prédication et la sacralité qui imprègne ce lieu sacré. Cent soixante-deux baptêmes d'adultes ont été célébrés à Pâques. L'église des Réformés est ouverte 12 heures par jour, la messe est dite quotidiennement au maître-autel, le culte est célébré dans le rite traditionnel avec processions solennelles, enfants de choeur nombreux, encens, grandes orgues, chants, chapelets dits en commun, confessions quotidiennes...
Cette "réussite" pourrait-elle en inspirer d'autres ?
Ce livre, hymne à l'ardeur, s'adresse à ceux qui éprouvent le besoin de repenser leur action à la lumière d'une expérience sacerdotale présentée ici sous forme d'aphorismes percutants : cinquante pages de pensées, conseils, sentences simples et fortes à destination des prêtres. Cette partie est suivie d'une seconde destinée aux fidèles et aux autres pour leur rappeler les bases du catholicisme ainsi que des comportements et des vertus qui aident à vivre.
Un petit bouquin d'une richesse inouïe qui donne envie de croire en Dieu... et à l'Eglise !
L'auteur, l'abbé Michel-Marie Zanotti-Sorkine est né en 1959. Il a d'abord été chanteur-compositeur-interprète dans des cabarets parisiens. A 28 ans, il étudie la philosophie et la théologie puis entre chez les Franciscains. En les quittant, il vient à Marseille où il est ordonné prêtre à 40 ans ; l'évêque lui confie la paroisse des Réformés, en haut de la Canebière. Il est l'auteur de six livres.
On peut suivre l'actualité de l'abbé Zanotti-Sorkine et celle de sa paroisse marseillaise sur son site Internet delamoureneclats.fr
‡ Au diable la tiédeur suivi d'un Petit traité de l'essentiel, Michel-Marie Zanotti-Sorkine (abbé), Robert Laffont éditeur, 2012, 191 p. (14,90 €).
En 590, le moine irlandais Colomban a fondé le premier monastère des Vosges, à Luxeuil. Dans son sillage, et tout au long du Moyen Âge, le massif vosgien s'est couvert d'un "blanc manteau d'abbayes, de couvents et de monastères", constituant un véritable mont Athos d'Occident.
A la fois centres spirituels et lieux du pouvoir seigneurial, les abbayes vosgiennes régnaient sur de vastes territoires, possédant des villages entiers et dirigeant la vie de milliers de personnes. Les moines et les moniales défrichaient et géraient la forêt, cultivaient les champs et les vignes, élevaient des troupeaux, exploitaient des mines et commerçaient avec toute l'Europe. Il y avait les bénédictins, les dominicains, les prémontrés et les cisterciens, de langue germanique ou romane, composant un réseau actif et complexe, en essor presque constant malgré les vicissitudes de l'histoire, jusqu'à l'arrêt brutal provoqué par la Révolution.
Lieux de prière immergés au coeur de la montagne, les abbayes des Vosges furent aussi des centres d'érudition et d'art rayonnants, produisant dans leurs scriptoria des manuscrits liturgiques de toute beauté, conservant dans leurs immenses bibliothèques les savoirs du monde entier et créant des trésors d'architecture, de sculpture et de peinture.
Après les destructions de la funeste Révolution et la dispersion des moines, nombre de bâtiments servirent au XIXe siècle de carrières de pierre ou furent utilisés par l'industrie textile naissante, comme à Munster ou Senones. Plus lentement, après un déclin généralisé, plusieurs centres spirituels réapparurent (Mont Saint-Odile, Lepuix-Gy, Trois-Epis). D'autres sites servent aujourd'hui de support culturel de renom, comme les dominicains de Guebwiller ou les trois abbayes de Senones, Moyenmoutier et Etival, en valorisant le patrimoine culturel et touristique d'un massif placé aux marges des trois régions Alsace, Lorraine et Franche-Comté.
Grâce au remarquable travail de synthèse de Damien Parmentier, cet ouvrage rend aux trente-huit monastères du massif vosgien l'incomparable éclat qui les a fait briller pendant plus d'un millénaire.
‡ Abbayes des Vosges. Quinze siècles d'histoire, Damien Parmentier, La Nuée Bleue - Editions Serpenoise, 2012, 255 p., ill. (25 €).
[Vosges Matin]
La République et l’Église catholique ont célébré dimanche 13 mai le 600e anniversaire de la naissance de l’héroïne lorraine dans son village natal.
Devant un bon millier de fidèles, entouré d’un autre archevêque, celui de Besançon et de quatre évêques, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence épiscopale de France – premier cardinal à venir à Domremy depuis le cardinal Kasper –, a présidé la messe en l’honneur de sainte Jeanne d’Arc sur le parvis de la basilique nationale du Bois-Chenu.
« Comment passons-nous de l’idée généreuse à l’acte réel ? Comment passons-nous de la générosité très ouverte à l’acceptation du partage ? À travers ces passages nous passons des rêves à la réalité, de l’espérance d’un monde meilleur à la construction de ce monde meilleur », prêche-t-il. À l’instar de Jeanne, « ignorante, inexpérimentée, sans statut, très jeune », qui, « si elle n’avait pas écouté ses voix ne serait jamais partie » de Domremy. Six cents ans après sa naissance, son message reste toujours d’actualité, comme l’a expliqué avant la messe, Mgr Mathieu, évêque de Saint-Dié. Et comme l’a rappelé, sous le soleil rafraîchi par le vent, le maire du village natal de l’héroïne lorraine dans son allocution lors de l’hommage de la République : « C’est de Domremy qu’elle partit vers son destin et qu’elle forgea le nôtre », expliqua Daniel Coince. « Jeanne ne se laisse enfermer par aucune idéologie et aucun système. Notre devoir est de veiller à la liberté de cette jeune fille libre », insista-t-il.
Jeanne, femme libre avant l’heure, appartient à tous ceux qui veulent l’honorer et marcher dans ses pas, croyant ou non, à l’image de sa fête nationale, le deuxième dimanche de mai, qui réunit laïcs croyant ou non et clergé catholique. « Elle a appris à discerner l’essentiel, alors qu’elle vivait dans un environnement pas toujours facile », souligne l’évêque de Saint-Dié.
Six siècles après sa naissance, « quelle mémoire l’Histoire de France peut-elle garder de cette figure célèbre embellie par le romantisme du XIXe siècle ? », interroge Mgr Vingt-Trois, qui apporte la réponse de l'Eglise : « Celle que l’on fête comme héroïne est d’abord une sainte ».
Et, finalement, que l'on croit au Ciel ou que l’on n’y croit pas, Jeanne d’Arc, pour tous, est fille de France.
[d’après Vosges Matin]
Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié, a publié un message à l’occasion du 6ème Centenaire de la naissance de Sainte Jeanne d’Arc.
« Bon Anniversaire, Jehanne : tu es née à Domremy il y a 600 ans, le 6 janvier, dit-on. Jehanne, brûlée vive à 19 ans après un procès cruel et injuste, tu es toujours vivante aux yeux de beaucoup. Tu as beaucoup de choses à nous dire ! Tu es des nôtres, de ce village au bord de la Meuse, dans ce qui est aujourd’hui le département des Vosges et le diocèse de Saint-Dié. Nous te connaissons bien, parce qu’au terme de l’aventure que tu as vécue, il y eut un fameux procès à Rouen dont on a gardé toutes les paroles échangées, les nombreuses réponses que tu fis à tes juges. Réponses pleines de bon sens, d’audace et de foi, réponses qui pouvaient même étonner les savants théologiens qui voulaient à tout prix te condamner. Nous savons ainsi que tu étais une fille ordinaire, née dans une famille simple, chrétienne. Tu connaissais l’essentiel de la foi, ce que ta mère t’avait appris : le Symbole des Apôtres, le Notre-Père et le Je-vous-salue-Marie. Tu étais vraiment une jeune de ton temps, comme beaucoup d’autres jeunes. Pas de SMS ou de réseaux sociaux. Tu aimais aller aux champs, mais aussi rencontrer les jeunes du village pour jouer avec eux.
De l’écoute à l’engagement total
Ta vie est étonnante pour nous, voire déstabilisante pour certains. Tu aimais prier à l’église ou dans une chapelle voisine, à Bermont. Car tu avais appris à prier, simplement. Et tu savais écouter. Aujourd’hui, il y a presque toujours du bruit autour de nous : ce n’est pas facile de se mettre à l’écoute pour prier. Quand on essaie, c’est « comme si on se vidait », dirait-on parfois. Et c’est étonnant ce qu’on découvre alors ! Un jour, tu as compris que tu aurais une mission particulière à accomplir. À travers la « voix » de l’archange St Michel, tu t’es sentie appelée à intensifier ta vie chrétienne et à t’engager pour la libération de ton peuple. Au début, cette parole du Seigneur t’a plutôt fait peur. Mais peu à peu, tu avais appris à écouter Dieu et ainsi cela te mettait dans la paix, et tu voyais mieux ce que tu avais à faire. Tu écoutais une « voix » de Dieu qui t’aidait à te gouverner, comme tu le disais. Appelée par Dieu dès l’âge de 13 ans, tu as donc mûri ta vocation pendant 4 ans, secrètement, sans pouvoir en parler à tes parents ou à tes amis : tu menais donc la vie de tout le monde. Et puis un beau jour, le moment est venu de partir. Tu t’es décidée à vivre l’engagement qui t’était demandé : partir pour redonner courage au Dauphin appelé à devenir roi de France. Car ce dernier avait peur des Anglais qui occupaient la France et tenaient sous leur influence nombre de princes et de gens d’Église. Toi qui ne connaissais pas grand chose à la politique, tu avais compris l’injustice de cette occupation étrangère dont les pauvres gens étaient les premières victimes, dans l’insécurité d’un conflit qui n’en finissait pas. Tu exprimais une liberté étonnante, y compris envers tes parents : tu aurais voulu leur éviter la peine de te voir partir, mais tu devais suivre ta voie « même si tu avais eu 100 pères et 100 mères ». Tu devais redonner fierté à des gens battus d’avance, soumis, et qui ne croyaient plus à leur dignité.
L’amour, envers et contre tout
Tu manifestais une autorité vraiment étonnante aux yeux de tous. Il est vrai que tu étais prête à tout donner s’il le fallait. Bien sûr : tout cela a beaucoup étonné : tu as été exposée aux rumeurs, aux calomnies, aux moqueries. On cherchait déjà à te récupérer ou à te discréditer. À 17 ans, tu te lançais sur des chemins improbables, et tu donnais de quoi espérer à des gens qui n’y croyaient plus. Tu te montrais forte, à 17 ans, capable de convaincre des hommes incertains et découragés. À 17 ans, tu prenais le commandement parmi les militaires chevronnés, et tu vivais ton engagement dans la droiture parmi des soldats qui ne respectaient pas toujours les jeunes filles ! Tu les évangélisais par ta bonté, ton courage et ton extraordinaire pureté. À vrai dire, tu continuais d’écouter ce que Dieu pouvait de dire. Car tu continuais de prier régulièrement, de communier et de te confesser aussi : et tout cela t’apportait une force étonnante même au milieu des doutes et des difficultés, quand tu auras été prise par tes ennemis. Ainsi tu conduisis les troupes jusqu’à délivrer Orléans assiégée (8 mai 1429) et au sacre du Dauphin à Reims (17 juillet 1429). Puis les choses ont plutôt mal tourné, même le nouveau roi semblait avoir autre chose à faire et voulait encore transiger avec l’ennemi : tu as été un peu une monnaie d’échange ! Capturée (23 mai 1430), tu es emmenée de ville en ville, emprisonnée, « jugée » si l’on peut dire par des gens qui cherchaient des prétextes pour te faire mourir. Mais tu savais aussi que quoi qu’il advienne, Dieu ne t’oublierait pas. Tu t’en remettais à Lui, car « tu L’aimais de tout ton cœur », disais-tu. Tu continuais de lui faire confiance. Malgré l’acharnement de ceux qui voulaient ta condamnation, tu as pu communier avant le sacrifice et, sur le bûcher, tenir entre tes mains la croix du Christ Jésus, dont le nom fut ton dernier cri (30 mai 1431). Jésus allait t’accueillir en sa paix. Tu nous laisses ainsi le témoignage d’un amour total pour Jésus et pour ton prochain en Jésus. Tu contribuais à une œuvre de justice humaine en libérant ton peuple et tu accomplissais cette œuvre dans la charité, par amour de Jésus.
Et maintenant ?
Ensuite, tu as eu une longue histoire posthume. Le roi voulut se racheter et te faire réhabiliter… Ce fut le second procès d’Église, où le 7 juillet 1456, plus de 120 témoins ont permis que soit déclarée nulle ta condamnation de 1431. Les gens d’Orléans te sont restés fidèles et tous les ans célèbrent l’anniversaire de leur délivrance. À travers l’histoire, certains ont répandu l’idée que tu n’aurais pas été brûlée sur le bûcher de Rouen et ont raconté et publié maintes fables. Des historiens athées ont aidé à te redécouvrir. Tu es devenue l’héroïne d’un nouveau patriotisme. Enfin, l’Église a souhaité faire de toi une « sainte », non pas d’abord en vertu de ton attitude héroïque, mais à cause de ta fidélité au Christ et même à l’Église, cette Église dont quelques prélats allaient te condamner : on imagine ton déchirement quand tu disais aux hommes d’Église qui te jugeaient : « Le Christ et l’Église, c’est tout un » ! Merci, Jehanne, pour ton témoignage. Jehanne, tu es toujours vivante pour nous. Inspire aux jeunes d’aujourd’hui la foi en eux-mêmes, la conscience qu’ils vivent sous le regard de Dieu. Aide-les à prêter l’oreille à ce que Dieu peut leur dire, qu’ils sont uniques à ses yeux. Aide chacun d’eux à percevoir la mission qui est la sienne, l’engagement qu’il est appelé à entreprendre, avec la certitude qu’ils ne seront pas seuls pour l’accomplir. Fais-leur comprendre que l’Église elle-même, si elle a ses faiblesses, ses infidélités, est finalement à leurs côtés, et qu’ils peuvent et doivent y faire entendre leur voix, avec l’assurance que l’Esprit est présent auprès de chacun de ses fidèles. »
+ Jean-Paul Mathieu,
Evêque de Saint-Dié
‡ Plus d’infos sur les manifestations organisées par le diocèse de Saint-Dié autour du 6ème Centenaire de la naissance de Jehanne d'Arc sur www.catholique-vosges.fr/-jeanne-d-arc-2012
Quelques images de la messe de minuit célébrée en l'église Saint-Pierre de Nancy selon le rite extraordinaire de l'Eglise catholique. Les fidèles ont eu droit à une belle messe priante avec diacre et sous-diacre, célébrée par l'abbé Husson, vicaire à Saint-Pierre.
Procession à la Crèche.
Qu'en un instant tout se réveille, cette nuit vaut le plus beau jour.
De sa demeure triomphante, il veut bien descendre en ces lieux.
Joignons-nous à sa cour qui chante paix sur la Terre et gloire aux Cieux !
[chant de la procession]
Consécration.
Elévation.
Gloria in excélsis Deo !
[clichés ©H&PB]
Rédigé grâce aux archives municipales, l'ouvrage retrace l'histoire de l'éducation primaire à Nancy du Moyen Âge à nos jours. L'évolution des pratiques éducatives, l'implantation des établissements, la naissance des crèches et des colonies de plein-air, l'introduction de l'hygiène scolaire, la création des écoles normales ou encore les luttes entre enseignement public et enseignement confessionnel et la politique municipale sont abordés avec précision.
Dès l'origine, la scolarisation des enfants a été une préoccupation des ducs de Lorraine mais aussi de l'Eglise catholique. Des écolâtres, des régents puis des maîtres sont formés pour éduquer les élèves. A Nancy se développent les écoles mutuelles et celles des Soeurs de Saint-Charles, des Visitandines, des Frères des écoles chrétiennes ou encore des congrégations Notre-Dame et des "Vatelottes" de la Doctrine chrétienne..
Sous Stanislas, des asiles (écoles maternelles) accueillent les enfants des familles modestes. La Révolution bouleverse le paysage scolaire et il faut attendre la Restauration pour que les écoles retrouvent un peu de moyens.
A la suite de la défaite de 1870, Nancy devient la capitale de l'Est de la France et double sa population. Cette mutation coïncide avec les lois Ferry instaurant la gratuité de l'école primaire. Des établissements sont construits afin de remplacer les édifices vétustes. Après la Seconde Guerre mondiale, les nouveaux quartiers de Nancy accueillent des écoles plus modernes.¨
Peu d'études jusqu'à ce jour abordaient ces questions d'éducation en Lorraine et à Nancy en particulier. Un livre qui intéressera tous les anciens écoliers nancéiens mais aussi les parents, les enseignants... et élèves d'aujourd'hui !
‡ Nos écoles de Nancy, Jean Montacié et François Moulin, éditions Renaudot, 2011, 250 p., ill. (21 €).
Le Vœu de Louis XIII, 1820, Montauban, Cathédrale Notre-Dame.
Signum magnum appáruit in cælo : múlier amicta sole, et luna sub pédibus eius, et in cápite eius coróna stellárum duódecim.
Il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
[Introït de la messe de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie]
Le Musée de la Tour aux Puces de Thionville accueille jusqu'en septembre 2011 une intéressante exposition sur l'école d'autrefois intitulée "Poussières de craie et tableau noir".
Le catalogue édité pour l'occasion est bien plus qu'un simple inventaire d'exposition. Point de nostalgie dans le propos. De la pédagogie avant tout afin que les générations actuelles sachent que l'instruction publique puis l'éducation nationale ne datent pas des multiples réformes - souvent contradictoires - subies depuis 1968.
L'instruction était dispensée en Lorraine bien avant 1789. Certes, si l'école que nos "chères têtes blondes" fréquentent aujourd'hui doit beaucoup au vosgien Jules Ferry et à la IIIe République, la transmission des connaissances est un phénomène universel.
Outre le quotidien à l'école qui est balayé à travers les matières enseignées, le mobilier et le matériel scolaire ou la vie à l'école, un large développement est consacré au particularisme de l'école en Moselle. Par ailleurs, l'histoire de l'enseignement à Thionville est étudiée, grâce à l'exploitation des archives municipale, depuis le XVIIe siècle jusqu'à la Libération de 1945. Une biographie des instituteurs et institutrices complète utilement l'ouvrage, ce qui en fait une véritable monographie sur l'école à Thionville. De nombreuses illustrations accompagnent le catalogue qui est édité par la Ville de Thionville.
‡ Poussières de craie et tableau noir, l'école d'autrefois, Isabelle Reyter, catalogue de l'exposition présentée au Musée de la Tour aux Puces, Thionville, avril-septembre 2011, 96 p., ill.
Fête du Très Saint Corps du Christ, église Saint-Pierre, Nancy, 2011 (cliché © H&PB)
Cibávit eos ex ádipe fruménti, allelúia : et de petra, melle saturávit eos, allelúia.
[Introït de la messe de la solennité de la Fête-Dieu]
Il les a nourris de la fleur du froment, et il les a rassasiés du miel sorti du rocher, alléluia !
Officier, explorateur, prêtre, missionnaire, ermite, le Lorrain Charles de Foucauld demeure l'une des figures les plus connues du XXe siècle. Il avait recherché l'abaissement et l'obscurité, mais aura marqué ses contemporains par son ascèse, sa curiosité, son dévouement auprès des peuples indigènes. Longtemps avant que l'Eglise ne le béatifie, la vox populi en avait fait un saint.
Si nul n'ignore aujourd'hui les grandes lignes de sa vie, l'époque passe volontiers ses écrits sur l'islam et la colonisation. Ces écrits gênent. Car si son amour des peuples d'Afrique du Nord alla jusqu'au don de sa vie, le catholique et le Français qu'il était demeuraient attaché à la civilisation et à la culture européenne qui allait de pair avec la foi chrétienne.
C'est cet aspect de sa pensée qui est remis en lumière dans ce petit ouvrage politiquement et religieusement "incorrect". Un livre à lire et à méditer en ces temps de pensée unique...
‡ Charles de Foucauld. Pensées intempestives, dérangeantes et incorrectes, Jacques de Guillebon (réunies par), L'Oeuvre éditions, 2011, 106 p. (14 €).
L'église Saint-Pierre de Nancy, avenue de Strasbourg, accueille
samedi 27 novembre à partir de 18h00
une veillée pour la Vie demandée à l'Eglise universelle par le pape Benoît XVI
procession mariale
exposition du Saint Sacrement et chapelet médité
>> Pour en savoir plus : http://www.eglise-st-pierre-nancy.fr
Le bassin parisien élargi est l'un des territoires où l'audience de l'Eglise catholique est la plus faible, à l'opposé de l'Est et de ses diocèses concordataires.
Les Vosgiens seraient-ils plus catholiques que la moyenne des Français ? Oui, selon l'Ifop, pour qui 74,6 % des Vosgiens se déclarent comme tels. A l'échelle de la France, l'Est fait toujours figure de bastion du catholicisme, mais avec des taux de pratiquants très disparates.
Ce dimanche, dans les Vosges, 17.000 personnes auront reçu la bénédiction d'un prêtre. 4,5 % de la population du département se rend en effet chaque dimanche à la messe. Cette moyenne nationale est l'une des nombreuses statistiques contenues dans l'analyse "Le catholicisme en France en 2009" que vient de publier l'Ifop. "Attention ! Il ne s'agit pas d'un sondage, prévient Frédéric Dabi, directeur du département "Opinion et stratégies d'entreprise" à l'Ifop. Nous avons exploité des renseignements signalétiques obtenus lors de 135 enquêtes : le sexe, l'âge, la profession, la religion…" Voilà pour la méthodologie.
Sur le fond de l'analyse, plusieurs données retiennent l'attention. Premièrement, bien que tous les bancs ne soient pas occupés le dimanche à l'église, 64 % des Français se déclarent catholiques. Ils étaient 81 % en 1952. Mais 87 % en 1972. L'Ifop attribue en partie cette courbe ascendante à l'impact du concile Vatican II sur l'image de l'Eglise. "En revanche, à partir de 1978, nous n'observons pas d'effet Jean-Paul II", reprend Frédéric Dabi.
Certaines régions résistent mieux que d'autres à cette "baisse de l'audience", telle que qualifiée par l'institut : l'Ouest intérieur, le Sud du Massif Central, les Pyrénées-Atlantiques et l'Est de la France. En bleu foncé sur la carte ci-dessus, les Vosges comptent au nombre de ces bastions. Dans le diocèse de Saint-Dié, 76,4 % des personnes interrogées se sont déclarées catholiques, dix points de plus que la moyenne nationale ! Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié, n'est pas surpris : "Il y a toujours eu un certain nombre de terres catholiques dans les Vosges, mais elles sont inégalement réparties." Autre explication avancée par l'évêque : "La population immigrée, qui pratique une autre religion, y est moins nombreuse que dans d'autres régions."
Mais ce n'est pas parce que les catholiques y sont plus nombreux qu'ils pratiquent plus que la moyenne nationale. A peine 15,5 % de pratiquants de Neufchâteau à Saint-Dié et de Charmes à Remiremont (15,2 % dans l'Hexagone). Pourquoi cette rupture ? Frédéric Dabi, de l'Ifop, y discerne la marque des catholiques sociologiques : "Des personnes nées dans des familles catholiques mais qui sont éloignées de la croyance et de l'institution."
Pour l'évêque, cet effondrement de la pratique est plus sensible "dans le rural que dans le monde urbain", alors que les campagnes, territoires où les traditions sont sacrées, auraient pu nous convaincre du contraire. "Mais les prêtres y sont moins nombreux et les croyants doivent beaucoup se déplacer pour se rendre à une messe", reprend le prélat qui se demande si les sondeurs, à l'avenir, prendront en considération les nouvelles formes de célébration autour de la parole de Dieu, appelées à se démocratiser dans les paroisses sans curé.
Parmi ces 15,5 % de Vosgiens pratiquants, ils ne sont donc, nous l'avons vu, que 4,5 % (moyenne nationale, pas de chiffres locaux) à fréquenter l'eucharistie tous les dimanches. Réduire la pratique religieuse au seul fait d'assister à la messe est discutable pour l'évêque des Vosges. "Je suis en effet frappé par les personnes rencontrées lors de rassemblements : la proclamation du projet diocésain à Saint-Dié, Festi Jeunes, celui du MRJC hier à Moriville…" Ce serait donc cela aussi, pratiquer. En 1952, 27 % des Français se rendaient à l'église tous les dimanches…
Un dernier indicateur semble en revanche général dans cette livraison de l'Ifop : l'âge et le sexe des catholiques. 50 % d'entre eux ont plus de 50 ans, alors que les plus de 50 ans ne représentent que 42 % de la population française. Et l'écart se creuse encore chez les pratiquants (65 % ont plus de 50 ans) qui sont, à 61 %, des pratiquantes. "Les jeunes sont souvent accaparés par leur installation dans la vie professionnelle et dans la vie familiale. L'adhésion est plus tardive, quand intervient la stabilité, quand les enfants sont plus grands. Voyez le nombre de recommençants", termine, confiant, le chef de l'Eglise catholique des Vosges, qui appelle à "une nouvelle forme d'organisation de la vie de l'Eglise." Tout le sens du projet diocésain proclamé le 31 mai dernier devant la cathédrale de Saint-Dié.
Au final, ce qui fait la force d’une Eglise, ce n’est pas forcément le nombre. C’est avant tout l’intensité de la foi. Et ça cela ne se mesure pas par sondage…
[d’après Vosges Matin |13.09.09]
Samedi 8 décembre 2007, la basilique portoise était archi-comble. Une foule fervente était venue y honorer le saint patron de la Lorraine et des enfants sages.
Il est 20 heures. Les cloches de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, sanctuaire national des Lorrains, sonnent à toute volée. La foule des pèlerins s'engouffre dans les petites rues pour atteindre l'édifice. La basilique a vécu hier sa 762ème procession en l'honneur de saint Nicolas. La célébration était présidée par Mgr Pierre Raffin, évêque de Metz, et par Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy & de Toul.
La grande basilique est remplie des pèlerins venus de partout, d'Europe et du monde entier. De Russie, d'Ukraine, de Roumanie, de Serbie... Mais aussi des Etats-Unis, du Canada, du Mexique, de Taïwan... Et un petit groupe de San-Salvo, paroisse italienne jumelée à celle de Saint-Nicolas-de-Port. « Je suis heureux ce soir d'être pèlerin comme vous » a lancé Mgr Raffin. « Saint Nicolas est d'abord un saint de l'église d'Orient ». Son culte y était très répandu et d'inviter les fidèles à prier saint Nicolas pour hâter la réunification des Eglises orthodoxes et catholique séparées depuis 1054. Saint-Nicolas est aussi « un trait d'union reconnu depuis longtemps entre l'Orient et l'Occident ».
« Saint Nicolas est devenu le patron des enfants. Ils sont les préférés de Jésus » a dit l'évêque de Metz en insistant sur l'importance de la place de l'enfant et de son éducation. Puis l'abbé Jacquot a invité à faire le geste traditionnel de la procession qui s'est perpétué à travers les siècles depuis 1245, en reconnaissance de la libération du Sire de Réchicourt après quatre années d'emprisonnement près de Gaza, en Palestine.
Les lumières se sont alors éteintes et la basilique s'est éclairée des milliers de cierges des fidèles qui ont chanté des louanges à saint Nicolas pendant une heure en reprenant en choeur le traditionnel refrain :
Saint Nicolas, ton crédit d'âge en âge a fait pleuvoir des bienfaits souverains, viens, couvre encore de ton doux patronage tes vieux amis, les enfants des Lorrains
Totale vénération dans un océan de lumière derrière les reliques, statues et bannières de saint Nicolas où avait pris place un nombreux clergé diocésain ainsi que des représentants des Eglises orthodoxes et gréco-catholique. Moment aussi d'une intense et fervente communion populaire des Lorrains autour de leur Saint Patron.